Le jeûne intermittent est à la mode en France. Non qu’il soit nouveau puisque la mode du jeûne intermittent a été lancée il y a plus de cinq ans par le docteur Jean-Michel Cohen, la star des régimes venus des Etats-Unis pour maigrir vite et en étant en plus heureuse (ou heureux). Ce type de jeûne que le docteur a appelé tout simplement « le jeûne Cohen 16h » consiste à ne pas manger pendant 16 heures et à s’alimenter sur une plage horaire restreinte de 8 heures. C’est ce type de jeûne intermittent qui est le plus pratiqué en France.
alors quelle est la differance entre Le Jeûne Intermittent n’est pas un jeûne thérapeutique ?
Au Royaume-Uni, c’est plutôt le régime 5:2, ou jeûne intermittent de 2 jours à 500 ou 600 calories (pour les hommes) et 5 jours d’alimentation, rapporté par le journaliste de la BBC Dr Michael Mosley qui y a consacré un programme documentaire en 2012 « Eat, fast& live longer » (mangez, jeûnez et vivez plus longtemps) qui est plus suivi. Le Dr Mosley a depuis réédité maintes fois son livre best-seller élaboré après le documentaire et qui est traduit dans de nombreuses langues.
Il existe enfin le 4:3 qui consiste a jeûner un jour sur deux.
Et il y a plusieurs milliers d’années, les chrétiens comme les musulmans jeûnaient de façon intermittente pendant 28 à 40 jours par an, en ne s’alimentant que le soir. Les chrétiens comptes continuent aujourd’hui ce jeûne d’un peu plus d’un mois où l’on ne mange pas et l’on ne boit pas le jour durant, et où l’on mange des fruits, légumes et céréales (les protéines animales et le sucre étant interdits) le soir. Le Ramadan, suivi par 71% des musulmans français est plus médiatique et consiste également à ne pas manger ni boire du lever du soleil jusqu’à son coucher pendant 28 jours ou un cycle lunaire.
Le jeûne intermittent serait la solution à tous les problèmes de santé et la solution assez facile à mettre en œuvre pour guérir de tout un tas de pathologies : il serait efficace pour ralentir le développement du cancer chez les souris. Le professeur Michel Lallement affirme qu’un jeûne de 14 heures avant un traitement de chimiothérapie serait tout aussi efface qu’un jeûne de plusieurs jours. Il normaliserait la tension artérielle, permettrait le reverse du diabète de type 2 (voir les vidéos et livres du canadien le Dr Jason Fung), il ralentirait les allergies, l’asthme, préviendrait des maladies de civilisation, bref la véritable panacée pour retrouver la santé ou y rester.
Et enfin il s’agirait du régime miracle sans effets secondaires ! En effet, on conseille souvent le jeûne intermittent pour perdre du poids, la perte de poids étant de 4 kg sur huit semaines de pratique selon certaines études. Je pense à titre personnel que l’on peut perdre beaucoup plus de kilos avec le jeûne intermittent de 16 heures en quelques semaines surtout si l’on réforme quelque peu son alimentation en enlevant les plats industriels, sucrés et le gluten.
Ce que l’on sait moins, c’est que le jeûne intermittent permettrait de reprendre du poids puisqu’en mettant son organisme au repos, on permet au système digestif de mieux absorber les aliments que l’on lui donne, et la muqueuse intestinale utilise plus efficacement les nutriments. Thierry Casasnovas en parle dans plusieurs de ses vidéos et affirme avoir vu de très bons résultats avec le jeûne intermittent sur les personnes maigres.
Le jeûne intermittent a donc des vertus certaines et il aide de nombreuse personnes à perdre du poids, à faire une transition vers une prise de conscience de la surabondance de l’alimentation et à se rendre compte que l’on ne meurt pas lorsque l’on saute globalement un repas…
Alors pourquoi je ne suis pas « à fond » derrière le jeûne intermittent ? 🙅🏻♀️
Le Jeûne intermittent est pour moi un bon début pour approcher le jeûne. Encore que manger une fois chaque jour est parfois plus difficile que de se mettre en mode jeûne pour 2,3,4,5 jours. Il peut convenir à certaines personnes sur le long terme qui y voient moins de contraintes logistiques ou qui se sentent allégés physiquement et psychiquement de ne manger qu’une à deux fois par jour.
Ce qui m’ennuie avec le Jeûne Intermittent, ou plus branché « Le Fasting » c’est que cela devient une revendication alimentaire au même titre qu’être végétarien, vegan, paléo, céto, raw food etc… il y a un côté un peu communautaire à en faire partie ou non. « Tu ne sais pas sauter le petit déjeuner ? même pas cap’ bouhuuuuuuu ! ». Je connais des dizaines de personnes qui ne mangent qu’un repas par jour ou qui ne mangent que sur une plage horaire depuis des décennies sans en faire tout un concept et je trouve cela plus agréable que la revendication à une appartenance alimentaire. Chacun peut choisir son mode d’alimentation en laissant les autres libres et sans porter de jugement.
De plus, le jeûne intermittent ne convient pas à tout le monde. Certaines personnes vont le pratiquer pour un temps, le temps d’initier une perte de poids, une régulation des marqueurs métaboliques, mais ne tiendront pas le coup psychologiquement pour en faire un style de vie.
Ensuite souvent dans le Fasting on s’intéresse aux page aux plages horaires sur lesquelles on peut manger et plus du tout à ce que l’on peut manger. Un célèbre coach en fasting propose par exemple de consommer du bon chocolat noir… c’est à dire du Lindt à 70%. Cela fera sourire plusieurs d’entre vous qui sont intéressés à l’alimentation vivante, biologique, locale, éthique, de santé etc. etc… Beaucoup de personnes qui publient des livres sur le Jeûne Intermittent n’ont aucune formation naturopathique et ne proposent pas toujours des menus de santé. Alors qu’il me semble essentiel de parler de ce que l’on va mettre dans son assiette par rapport aux bases fondamentales de la naturopathie et non effectivement par rapport aux calories toujours si chères aux diététiciens. En pratique, on enlève le lait de vache, on limite le gluten au maximum, on évite le porc, les viandes rouges, les aliments raffinés et on mise beaucoup sur les fruits et légumes bio. En faisant le JI ou non.
Enfin, beaucoup de personnes m’écrivent en me disant : si je fais un jeûne intermittent de 30 jours, cela marchera aussi bien pour X,Y,Z, pathologie que si je faisais un jeûne de 5 jours non ? Et bien NON ! ce n’est pas parce que l’on va répéter le JI pendant des jours ou des semaines que l’on expérimentera les processus de régénération et de vie que seul le jeûne dit thérapeutique permet.
C’est à dire un jeûne au minimum de 48 à 72 heures pour que les mécanismes d’autophagie puissent se mettre en place. Dans les 12 à 24 premières heures, le corps utilise les nutriments issus de l’alimentation pour apporter du glycogène au corps. Ce n’est qu’au deuxième jour que le corps va devoir trouver une solution à l’urgence de manque de nourriture pour pourvoir se nourrir de lui même. Et ce n’est qu’à partir de jour 4 ou 5 selon les individus que le corps va aller puiser dans les graisses, les excroissances, les tumeurs, bref, tout ce que l’on veut surtout se débarrasser pour les utiliser comme combustibles et de ce fait les éliminer de l’organisme.
Donc pour un jeûne véritablement thérapeutique, il me semble qu’une durée de 5 jours soit vraiment minimale (3 jours répétés plusieurs fois à intervalles réguliers si vous êtes affaibli(e) ou déminéralisé(e).
Pour faire un reverse du diabète de type 2, il me semble qu’un jeûne de plusieurs jours suivi de nourriture exclusivement végétarienne et crue soit radicalement efficace. Combien de mois de Jeûne Intermittent sont nécessaires pour atteindre un tel objectif ?
Dans le cas de l’hypertension, la même réflexion s’applique. 89% des patients ont une tension revenue à la normale après 10 jours de jeûne hydrique et une semaine de régime végétarien (étude Goldhamer 2001). Au Centre de Jeûne Santé à La Grande Motte j’ai vu la tension des participants hypertendus parfois de façon sévère revenir à la normale en 5 jours de jeûne. Ces résultats étaient maintenant plusieurs mois après la cure de jeûne. Je précise que je ne sais pas s’ils avaient arrêtés leur anti hypertenseurs durant le traitement ou non, puisque seul leur spécialiste ou médecin traitant est habilité à leur conseiller une possible modification de traitement durant le jeûne. En tant que naturopathe nous ne pouvons pas conseiller sur des traitements allopathiques. En tous les cas le résultat est là, 5 jours de jeûne et l’hypertension disparaît dans la plupart des cas. Alors pourquoi essayer la méthode longue lorsque le ticket coupe-file est disponible ?
Pour les chimiothérapies, c’est une belle avancée si seulement 14 heures de jeûne avant un traitement permet de limiter les effets secondaires et pourrait rendre la chimiothérapie efficace. La majorité des études indique tout de même une période de 24 à 36 heures de façon générale et je conseillerais cette durée empiriquement.
Alors oui, je l’avoue j’aime les titres provocateurs. Ils permettent d’inciter les lecteurs à lire l’article. Tous les jeûnes sont d’une certaines manière thérapeutique..
Jeûne Intermittent ou Jeûne Thérapeutique ?
Le jeûne intermittent a de nombreuses vertus et je conseille de le pratiquer pour une période donnée voire de l’adopter dans votre quotidien si vous sentez que cela vous convient, que vous vous sentez mieux en ne mangeant que sur une plage horaire restreinte. N’en faites pas un dogme. L’essentiel sera de laisser des plages horaires de repos au corps pour faire l’auto-nettoyage. Que ce soit en pratiquant le jeûne intermittent chaque jour, plusieurs fois par semaine, en faisant une fois ou deux par mois un jeûne de 18 ou 24 heures, que ce soit en faisant des mini-jeûnes de trois jours de temps en temps, ou un jeûne thérapeutique une à deux fois dans l’année.
Tous les jeûnes sont bons à la santé (si on ne dépasse pas la capacité de son organisme à tenir un certain type de jeûne ou de durée). Mais le type de jeûne et la durée de celui-ci devra être différente selon chacun. Ce qui est certain c’est que pour une efficacité thérapeutique, 5 à 10 voire 15 jours seront nécessaires. Parfois 20,30, ou 40 dans certains cas. Et sans se donner le mal de passer par ce pont de Peniel, point ou peu de Salut possible. C’est comme ça. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Pour ce qui est du jeûne d’entretien, adoptez ce qui vous semble juste et qui vous correspond à vous, car vous êtes unique et ce qui va à l’un ne convient pas forcément à l’autre.
Et surtout si vous le pouvez encore, pensez préventif plutôt que curatif. On vient souvent au jeûne malheureusement lorsque l’on a ignoré pendant longtemps les messages de son corps. On est dans ce cas obligé de passer par un jeûne thérapeutique long.
En tous les cas, je souhaite que votre Jeûne, quelque soit sa forme, puisse être une prise de conscience pour vous ramener vers la Santé, vers les lois naturelles de l’organisme et vers la Vie.
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