Faire du sport lorsque l’on jeûne, ou jeûner en faisant du sport semble a priori complètement incompatible, voire, si l’on écoute les recommandations officielles, dangereux. Lorsque l’on suit la naturopathie hygiéniste, il est évident que faire du sport lorsque l’on fait un jeûne est tout à fait contre indiqué puisque le jeûne permet de mettre au repos l’organisme.
Le Docteur Shelton appelait le jeûne « des vacances physiologiques ». Tout ceci semble logique puisque si on se met à jeûner c’est pour aider le corps à détoxiner, à se nettoyer, à se régénérer. C’est aussi un moment de pause pour soi, où l’on change de nos habitudes modernes de tout le temps courir et de tout le temps stresser pour parvenir à tout faire. Donc prendre une semaine de congé alors que l’on est épuisé, stressé et au bord du burnout pour aller jeûner et randonner 4-5 heures par jour pour faire quelque chose, faire marcher le corps et accélérer le processus de détoxination, cela semble plutôt une mauvaise idée.
Donc le jeûne, hydrique ou avec des jus de légumes, c’est du repos, de la relaxation, de la méditation et une période de régénération pour l’ensemble de notre organisme.
La problématique de faire du sport durant une cure de jeûne semble assez vite éclaircie puisque le corps a besoin de repos pour se nettoyer et se régénérer, mais faire du sport en jeûnant pour améliorer sa performance à des épreuves sportives semble être plus pertinent.
Le jeûne dans la pratique du sport
Par contre, utiliser le jeûne lorsque l’on est sportif, en préparation d’épreuves sportives ou pour améliorer ses performances semble plus adéquat. Les marathoniens Kenyans sont réputés pour pratiquer le jeûne intermittent notamment et des jours de jeûne. La pratique du jeûne concerne surtout, il est vrai, les disciplines qui requièrent de l’endurance là où le glycogène est consommé rapidement et où le corps puise l’énergie dans les graisses, comme pendant un marathon par exemple.
Des anciens sportifs comme Yannick Noah pratiquent le jeûne dans leur vie privée pour maintenir une forme athlétique. Yannick Noah jeûne deux fois par an pour nettoyer les toxines accumulées dues au stress.
Jeûne et sport de haut niveau
Des sportifs de haut niveau dans des disciplines aussi physiques que l’haltérophilie notent un maintien et parfois une augmentation de leur capacité physique durant le jeûne. Une étude faite sur des soldats a montré qu’ils soulevaient le même poids après trois jours de jeûne qu’en ayant mangé trois repas par jour. Ceci est sûrement dû au fait que durant le jeûne, après le troisième jour, le corps se nourrit principalement des graisses et des excroissances qui sont transformées en corps cétoniques, le fameux carburant du jeûneur qui a un rendement d’énergie supérieur à l’apport externe de glucides.
Les sportifs de haut niveau auront tous les bénéfices d’un jeûne en période de repos, en dehors des périodes d’entrainement afin de nettoyer le corps du stress accumulé et surtout de l’acidité qui est un problème majeur chez les sportifs. Un jeûne en Thalasso par exemple ou avec des bains salés à la maison permettront d’alcaliniser l’organisme soumis à un stress interne très fort le reste de l’année.
Jeûne intermittent et sport
Le jeûne peut être utilisé dans sa forme raccourcie et très en vogue à l’heure actuelle qui est le jeûne intermittent. Le jeûne intermittent, qui n’est pas un jeûne malgré son nom, consiste à ne manger que sur une plage horaire définie, voire à faire un seul repas par jour. De nombreux sportifs ont adopté ce régime alimentaire et en tirent de grands bénéfices retrouvant ainsi plus d’énergie, moins de fatigue et surtout un maintien d’un poids optimal dans les disciplines qui requièrent de peser un poids précis pour rester dans sa catégorie.
Le jeûne intermittent permet notamment d’avoir un système cardio-vasculaire en meilleure forme puisque les graisses sont mieux brûlées lorsqu’il n’y a pas d’apport externe de sucre. Il permet aussi de limiter l’inflammation des tissus, d’avoir le cerveau qui fonctionne mieux et plus vite grâce aux corps cétoniques produits, il permet de mieux réguler la température corporelle et de limiter la production d’insuline.
C’est notamment ce qu’une étude italienne faite sur deux groupes de bodybuilders qui ne complémentaient pas a révélé. Les sportifs qui faisaient un jeûne intermittent en ne mangeant pas de 21h, à 13h produisaient plus d’adéno-pectine, une hormone aux effets anti-inflammatoires, que ceux qui prenaient en plus un petit déjeuner. Ils amélioraient également leur taux de glycémie à jeun ainsi que leur ratio respiratoire qui était plus faible, ce qui signifie une meilleure capacité à brûler les graisses pour les transformer en énergie.
Faire du sport à jeun
Les mêmes bienfaits ont été observés lorsque l’on fait du sport à jeun. L’organisme n’utilise pas ses forces pour digérer mais il commence à puiser dans ses graisses pour nourrir les cellules et fournir de l’énergie à l’organisme.
D’après une étude américaine (Kansas State University, 1995), 10 à 15% de graisses seraient brûlées en plus lorsque les personnes font du sport à jeun. Le corps se nourrit d’abord des glucides, puis les lipides et enfin les protéines. Donc lorsque l’on ne prend pas de petit déjeuner avant de faire du sport, les graisses vont être brûlées en premier et le rendement calorique des graisses est supérieur aux glucides. 1g de graisse produit 9 kcal alors qu’un gramme de glucose produit seulement 4 kcal… deux fois plus efficace en terme d’apport énergétique.
Pratiques intéressantes pour les sportifs
Toutes ces pratiques que ce soit le jeûne intermittent, le sport à jeun ou le jeûne traditionnel plus long sont des pratiques intéressantes pour les sportifs. Mais c’est surtout l’alimentation des sportifs au quotidien qu’il faut adapter afin qu’elle puisse apporter des nutriments.
Or, le pain, les pâtes et le riz encore souvent recommandés comme alimentation de base par les coachs et les médecins nutritionnistes, soi-disant spécialistes de l’alimentation des sportifs. Les compléments alimentaires hyper protéinés, les protéines animales à tous les repas, le lait de vache et surtout plusieurs petits repas pendant toute la journée sont aussi à revoir au chapitre des conseils donnés aux sportifs notamment dans le milieu de la musculation.
Les body builders qui sont majoritairement végétariens et ne mangent qu’une à trois fois par jour voient une augmentation de leur performance très nette. Surtout, la prise en charge de l’équilibre acido-basique est primordiale chez les sportifs amateurs et de haut niveau. Cela passe bien sûr par une alimentation alcalinisante avec de nombreux fruits et légumes crus, mais aussi par l’apport de vitamines et micronutriments, et une prise en charge du stress avec des techniques de respiration, méditation, visualisation et de soins apportés au corps (sauna, hammam, massages…).
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